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« Did you fuck the bitch ? » M. Moustache
A Milton, petite ville des Etats-Unis, Jerry va bien. Outre son boulot en CDI à l’usine de baignoires de la ville, il a des amis. Deux, en fait : un chat diabolique et un chien pataud. A qui il parle. Et qui lui répondent. Tout baigne, donc.
Il ne lui manque qu’une petite amie pour combler le vide de son cœur et le monde de poupées dans lequel le maintient sa schizophrénie galopante. Tout va bien, si, si, même s’il oublie un peu volontairement de prendre ses cachets pour ne pas perdre ses buddies, et que M. Moustache, le chat écossais, commence à sérieusement le manipuler vers des pulsions meurtrières. Dommage pour Fiona, la petite british coquine de la compta, dont la tête coupée par accident fera toutefois un parfait compagnon de discussion au petit déjeuner.
C’est que Marjane Satrapi, soit par éthique (ce qu’elle semble défendre dans l’interview du dossier de presse), soit par commande, se refuse à prendre au corps cette violence sous-jacente au pitch. En se tenant à l’exacte limite des deux pôles, jamais effrayant, sympathique mais rarement hilarant, il troque sa toque foutraque de sale gosse pour le costume trop sage d’un enfant poli. Pas étonnant alors qu’après une première demi-heure totalement jouissive, la survenue du premier meurtre fasse marquer le pas de la gradation et du film tout entier.
Vidé de l’horreur, tournée en dérision voire évitée purement et simplement, ce qui aurait pu être une magnifique série B de comédie dark révèle alors un film finalement assez fainéant, qui se meurt lentement sous son pitch initial.
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