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Nov

[FESTIVAL] Arras Film Festival 2014 – Jour 3 (culturopoing.com)

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Troisième et dernière journée officielle, la fatigue du social commence à se faire sentir. Journée égalité des sexes : 2 films de femmes, 2 films d’hommes. Tous luttant plus ou moins physiquement, la palme revenant sans contexte au Lycra, vainqueur par KO et par Carell.

The Lesson, de Kristina Grozeva et Petar Valchanov

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Femmes qui luttent et problème d’argent, acte 2. Cap en Bulgarie, avec Nadezdha, professeur d’anglais qui cherche dès les premières secondes du film l’élève qui a dérobé l’argent d’une autre pour lui donner une belle leçon. Lorsqu’elle rentre chez elle et apprend que la banque s’apprête à saisir son domicile, les multiples tours dont elle devra faire preuve pour réunir la somme nécessaire mettront à mal son incomparable droiture morale des premiers instants.

L’argent, encore et toujours. C’est pourtant paradoxalement la belle idée du premier tiers du film, traitant d’un problème complexe comme un pur problème matériel : les pièces, les DAB, les billets, les papiers. En réduisant le faisceau, il génère une mise en scène purement performative, où les atermoiements moraux s’éteignent sous l’idée de simplement réunir physiquement la somme, et dans la mise en place d’empêchements à cette progression.

C’est la belle idée de la deuxième scène de banque, où Nadezha, ayant honteusement emprunté 2 lev à un ami, se trouve obligée de réunir les 2,40 de frais bancaires dans les 5 minutes avant fermeture du guichet. Poussant la porte vers la place, elle court de groupes en groupes pour quelques centimes, finissant par relever ses manches pour se servir dans la fontaine municipale.

L’argent, partout et nul part, générateur d’actions et de mise en scène. Tant qu’il reste collé à cette problématique de surgissement et de disparition (porte monnaies vides et mains pleines), le film fonctionne à plein.

Mais voilà un film qui assume jusque dans son titre son aspect didactique et moraliste, jusqu’à la nausée. Ne résistant au misérabilisme et à sa classique progression du « toujours plus d’emmerdements » pour mettre à mal son héroïne, le film accumule les poncifs de l’usurier, de la prostitution et des banquiers : tous pourris.

Et quand la professeur finit par trouver le coupable du vol parmi les élèves et qu’elle ne le punit pas parce qu’elle-même a franchi la ligne jaune, le film touche même à un vrai problème éthique, mettant sur la même ligne une femme obligée de voler pour survire et sauver sa famille, et un gamin qui pique pour s’acheter des bonbons à la cafèt. Quitte à vouloir donner une leçon, autant le faire bien.

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