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19
Jan

[CRITIQUE]Bennett Miller – « Foxcatcher »

[L’intégralité de l’article par ici : http://www.culturopoing.com/cinema/sorties-salles-cinema/bennett-miller-foxcatcher-22012015/20150119

Préambule : Il est difficile parfois de frapper juste. De lutter, surtout contre les souvenirs. Mais abandonner Foxcatcher à son souvenir aurait été une erreur. Parce que j’ai beau chercher des arguments intelligents, subtils et étayés (dont on espère au moins en lire quelques-uns ci-dessous), impossible d’en trouver un meilleur que celui-ci : vu à Arras il y a près de deux mois, le film continue de hanter.

Diamant noir au venin puissant, il suffit de prononcer son nom pour revoir surgir le silence de ses pièces, le grésillement psychopathe du micro de l’hélicoptère, le rire dévoilant les gencives maniaques de Carrel ou l’aube crépusculaire d’un haras d’où s’enfuient les chevaux chassés par la folie. Semblant se replier pour reprendre une nouvelle signification quelques jours plus tard alors qu’il m’avait laissé plutôt dubitatif à la sortie immédiate de la salle, Foxcatcher fait partie de ces trop rares films qui grandissent avec le temps. Que ces blocs de tristesse lourde, de profonde maladie continuent à sourdre et poursuivre dans notre époque chargée d’images me semble le plus beau des lauriers que l’on puisse lui tresser.

FOXCATCHER

[…]

Cette barrière du corps est l’un des enjeux majeurs du film, dont le sous-texte de désir maladif et crypto-gay imprègne peu à peu le récit. D’un corps flasque à la démarche rigide, jamais réellement regardé par sa mère, Du Pont ne sait que faire. Incarnation métaphorique d’un metteur en scène, il tente par le pouvoir de l’argent de s’acheter une présence, envoyant ses Doppelgänger musculeux incarner son nom et sa puissance aux yeux du monde. La grande intelligence du film est de ne jamais mettre en scène ce péché d’hybris comme autre chose qu’un caprice médiocre, mais effrayant car sans limite, dont il s’agira d’observer patiemment la résolution.

 

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19
Jan

[CRITIQUE]Alex Ross Perry – « Listen up Philip »

[L’intégralité de l’article ici : http://www.culturopoing.com/cinema/sorties-salles-cinema/alex-ross-perry-listen-up-philip-19012015/20150119 ]

Schwartzman is back to Rushmore : c’est en tout cas la première idée qui explose lorsqu’apparait, dans une scène d’ouverture très andersonienne toute de voix off de narration et de plans frontaux du dernier Alex Ross Perry, Listen up Philip, la mèche rebelle de Max Fischer dans les longs cheveux de Philip Lewis Friedman, auteur new-yorkais à succès à l’orée de la publication de son second roman.

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Meet Philip : narcissique, arrogant, critique, certes brillant et génial, mais paranoïaque, mesquin, méprisant, égocentrique et geignard. Un type charmant, donc.

[…]

Tout à la fois tendre et amer, d’une précision chirurgicale dans la galerie des portraits qu’il propose, le film se veut un panorama entomologiste de nos petits ou gros travers, pervertissant les codes du récit à tel point qu’on ne sait plus trop bien s’il cloue Philip au pilori ou lui trouve des excuses. C’est le rôle notamment de la voix-off, ami habituel du spectateur, qui joue ici de sa blancheur narrative pour introduire un venin descriptif tout en se refusant à prendre parti, injectant un trouble assez réjouissant. Le titre peut alors s’entendre comme une incantation assez ironique, du « Listen up ! » Philip (« écoutez-moi bien », par Philip) au Listen up, Philip (Ecoute, Philip !), dualité d’un personnage triste perclus d’un romantisme trop important pour le monde réel qu’on regarde au fil des saisons passer à côté de sa vie.

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